Avant mes cinq ans je courais libre et insouciante sur la plage. Pour moi, tout cela était immuable : ma famille et cette maison. L’amour de mes parents ne se questionnait pas, je le croyais immense et inconditionnel.
J’aimais la nudité. Le vent sur ma peau, l’eau froide, et le sable brûlant. Je pouvais observer les vagues et l’horizon. La rêverie était autorisée.
Je me suis regardée un jour dans la glace et j’ai pensé qu’en réalité j’étais laide. Visage disgracieux, comportement fautif. Pour les faire oublier j’ai forcé mon atout : j’avais une vivacité d’esprit et un rire facile qui étaient appréciés. Mais ce n’était pas assez. Il fallait pour mériter l’amour être encore plus normale.
Toutes les injonctions, je les aies satisfaites. J’ai appris à me fondre dans le désir des autres. Jusqu’au jour où, presque déjà flétrie, je n’ai plus su qui j’étais. Perdue et ivre, je ne savais plus ma route.
Aujourd’hui je crois que j’ai le droit d’être celle que je suis.
J’ai le droit d’être seule, j’ai le droit de vous fuir, et même de me tromper.
J’irai vivre près de la mer, car elle est mon ancrage. Immuable et changeante, aimable aux vacanciers, funestement puissante, la dame est libre. Et moi qui me sens si petite, esclave de vos attentes, de vos regards, de vos jugements, je m’infuse de sa force. J’ai besoin de son vent et de ses embruns sombres qui font fuir les humains.
Je veux sa solitude.
[Image Pixabay]
Ma seule mère est la mer alors… je me retrouve à ma façon, avec ma propre histoire, dans ces mots. Bises.
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C’est magnifique, beau message d’espoir !
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J’aime la mer
Elle est mon quotidien. Et pas un peu !
Mais il faut aimer la mer sous toutes ses formes, sous tous ses aspects, sous tous les cieux.
En colère et sous un ciel gris, loin les touristes, elle est aussi fascinante, appelle à la contemplation mélancolique et à l’humilité.
Il faut aussi avoir été pris dans les vagues pour en apprécier la puissance et la sauvagerie.
Bien à vous.
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