Extérieur jour. La scène se passe dans une prairie. Sur un dactyle pelotonné, une coccinelle et une grillonne se rencontrent par hasard. La coccinelle se détourne.
La grillonne : Attends ! Pourquoi refuses-tu de me parler ? Qu’ai-je fait de si grave ?
La coccinelle : Tes incessantes métamorphoses m’excèdent.
La grillonne : Je suis toujours la même. Petites mandibules et grande maladresse.
La coccinelle : A toi seule tu pullules : partout dans la prairie !
La grillonne : Je devrais donc ramper ? Ou me rouler en boule ? Me cacher toute entière sous des élytres bruns ?
La coccinelle : Tu irrites sans cesse Sieur Araignée. A chaque saison qu’il tisse, tu reluques sa toile.
La grillonne : C’est vrai, je rêvais d’y entrer. A l’heure sorgue, j’aurais aimé le voir. Mais j’ai bien renoncé !
La coccinelle : Tu fais bien. Et fais-toi plus discrète.
La grillonne : C’est promis, je ne bougerai plus. J’ai le labium encore moite du soufflet arachnide. Merci de m’avoir parlé, tu es chère à mon coeur.